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Disque d’or rap : histoire et chiffres

Chaque année, on en décerne des dizaines, au point que certains n’y voient plus qu’une simple formalité. Pourtant, dans le rap, le prestige entourant le disque d’or reste intact. Compréhensible, quand on sait que moins de 5 % des projets sortis en décrochent un… Symbole de réussite et de reconnaissance, cette certification est aussi un marqueur concret de l’engouement du public et de la rentabilité d’un artiste pour les labels.

Mais quelle est son origine ? Combien faut-il vendre d’albums pour obtenir son disque d’or rap ? Je vous explique tout !

L'histoire du disque d'or

Tout commence aux États-Unis… Avant que les certifications ne soient encadrées par des organismes officiels, certaines maisons de disques remettaient elles-mêmes des disques d’or ou d’argent à leurs artistes, autant pour les féliciter que pour faire parler.

En 1942, le tout premier disque d’or aurait ainsi été offert à Glenn Miller pour son morceau Chattanooga Choo Choo (1,2 million de ventes).

Toutefois, il faudra attendre 1958 pour que la Recording Industry Association of America (RIAA) lance un système officiel de certification, avec le single de Perry ComoCatch a Falling Star – qui fera office de premier disque d’or officiel.

En France, le SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique) remet son premier disque d’or en 1973, à Claude François, pour son album Chanson Populaire (250 000 ventes).

Depuis, il va sans dire que le marché musical a considérablement évolué…

Chronologie du nombre de ventes nécessaire à l’obtention d’un disque d’or en France :

  • 1973 – 2002 : 250 000 ventes
  • 2002 – 2003 : 150 000 ventes
  • 2003 – 2006 : 100 000 ventes
  • 2006 – 2009 : 75 000 ventes
  • 2009 – auj. : 50 000 ventes

Comment sont comptabilisées ces ventes ?

Aujourd’hui, le SNEP distingue trois types de ventes :

  • Ventes physiques (CD, vinyles)
  • Ventes numériques (téléchargements légaux)
  • Streams (convertis en équivalents ventes)

Du stream à la vente : méthode de conversion

Depuis 2016, la musique dématérialisée est prise en compte pour les certifications. Le streaming a d’abord été intégré sous forme de tests, puis officiellement reconnu dans les équivalents ventes : 1 vente = 1 500 streams. Seuls les 10 titres les plus écoutés d’un album sont retenus dans le calcul.
À noter : depuis 2018, seuls les abonnements payants (consommation premium) sont pris en compte dans les chiffres de certification.

Qui comptabilise ces ventes ?

Recueillis par l’institut de sondage GfK, les chiffres de vente sont communiqués au SNEP, qui se charge ensuite d’établir les certifications adéquates : or, platine, diamant… Chaque semaine, le classement est actualisé à partir des données des distributeurs physiques et des plateformes de streaming.

Premier disque d’or du rap français :

Le premier album de rap français à avoir été récompensé d’un disque d’or est Ombre est lumière (IAM – 1994)

Disque d'or rap : qui est sur le podium en France ?

  • Jul : 25 disques d’or
  • Booba : 12 disques d’or
  • Naps : 9 disques d’or

De l'or au diamant : les certifications en France

  • Disque d’or : 50 000 équivalents ventes
  • Disque de platine : 100 000 équivalents ventes
  • Double disque de platine : 200 000 équivalents ventes
  • Triple disque de platine : 300 000 équivalents ventes
  • Disque de diamant : 500 000 équivalents ventes

Comparatif : les certifications aux Etats-Unis

Aux États-Unis, c’est la RIAA (Recording Industry Association of America) qui se charge des certifications. Les seuils sont plus élevés :
  • Disque d’or : 500 000 exemplaires ou 75 millions de streams
  • Disque de platine : 1 million d’exemplaires ou 150 millions de streams
  • Disque de diamant : 10 millions d’exemplaires ou 1,5 milliard de streams
Il convient de souligner qu’Outre-Atlantique, le marché, bien plus vaste, permet d’atteindre ces paliers plus facilement. En France, atteindre un disque de diamant reste un exploit.