Qu’est-ce qu’une topline ?
Définition
➡️ Pour en savoir plus sur cette profession, consultez mon article Topliner : focus sur ce métier de l’ombre
Les origines du terme
La topline originale du hit Rock With You – imaginée par Rod Temperton, pour Michael Jackson.
L'histoire de la topline dans le rap français
Dans les années 90, avec l’influence du RnB, quelques artistes et groupes commencent toutefois à intégrer un peu de chant à leurs morceaux, notamment par le biais de collaborations avec des chanteuses.
En 1999, Saïan Supa Crew frappe fort avec Angela : un titre entièrement structuré autour d’une topline entêtante, encore reconnaissable des décennies plus tard. Ce morceau marque un tournant dans l’histoire du rap français, puisqu’il inspirera, entre autres, bon nombre de rappeurs à chanter eux-mêmes leurs refrains de manière assumée : Aketo et Tunisiano sur Gravé dans la Roche (2003) et Diam’s sur DJ (2003), par exemple.
Mais ce qui va véritablement tout chambouler, c’est…
L'arrivée de l'autotune
C’est en grande partie grâce à la topline de son refrain que Du Ferme (2009) connaîtra un tel succès.
Comment reconnaître une topline réussie ?
- Capte votre attention dès les premières secondes
- Colle à l’ambiance de la prod tout en étant singulière
- Soit facile à retenir et vous reste en tête
- Transmette une émotion
Chez certains artistes, celle-ci est devenue une vraie signature. Par exemple, celles de Jul sont simples, mais terriblement efficaces, là où celles de Tiakola sont plus complexes, jouant avec les harmonies pour créer des ambiances uniques qui restent en tête.
D’autres comme Zola, Hamza ou Ninho alternent entre mélodies accrocheuses et flows rappés, en construisant chaque morceau autour d’une structure pensée pour que les certifications pleuvent.
Comment trouver une topline efficace ?
- Choisissez une prod qui vous parle : ne vous prenez pas la tête, si une prod vous donne envie de chanter, c’est probablement la bonne.
- Lancez l’enregistrement et faites votre « yaourt » : mettez votre casque, approchez-vous du micro et lancez-vous. Même si ça n’a aucun sens, laissez sortir tout ce qui vient. Le but, ce n’est pas de faire un perfect d’entrée de jeu, mais de capter une énergie, un flow, une vibe. C’est souvent au cours de ces sessions que naissent les idées les plus marquantes.
- Réécoutez et découpez ce qui fonctionne : Reprenez vos enregistrements, repérez les moments intéressants, puis isolez-les. Supprimez les parties que vous jugez médiocres, et testez d’autres choses à la place. Ce travail de sélection est essentiel.
- Peaufinez jusqu’à tenir une structure solide : Quand vous avez une ou deux idées fortes, structurez-les : couplet, pré-refrain, pont, refrain… Prenez le temps de faire ça bien. L’idée, c’est de créer une structure cohérente tout en mettant en avant vos meilleures mélodies.
- Ajoutez des détails : Une fois la topline principale posée, pensez à l’enrichir : harmonies, backs, adlibs… De quoi lui donner du relief ! Certains effets de voix pourront également donner une autre dimension à vos toplines.
Ce qu'il faut retenir
- Privilégiez la simplicité : les auditeurs aiment les morceaux lisibles.
- Soignez l’interprétation : sans intention, une bonne topline n’en est plus une.
- Utilisez l’autotune intelligemment : n’est pas Jul qui veut.
- Ne craignez pas les répétitions : parfois, le trop est l’ennemi du mieux.
- Faites-vous plaisir : faire une topline, ça doit être un kiff avant tout, pas une punition.